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BUREAU D’ETUDE GEOLOGIQUE ET ENVIRONNEMENTALE (BEGE-RDC) La géologie au service du développement durable

Place de la télédétection dans la gestion des inondations

Le 25/02/2016

Dans cartographie et SIG

Avec le problème de changement climatique à l’échelle planétaire, les inondations sont devenues l’un de risques hydrologiques majeurs dans les pays en voie de développement. Pour cela des méthodes d’adaptabilités et de gestion doivent être développées afin de réduire la vulnérabilité des enjeux. La télédétection constitue l’un des outils actuellement utilisées dans la gestion de risques naturels. L’objet de cette note est de montré la place de cette technique dans la gestion des inondations en tenant compte des mesures préventives.

Une inondation est la submersion d'une zone (rapide ou lente) qui peut être provoquée de plusieurs façons, par des pluies importantes en durée et (ou) en intensité. Il existe deux types d’inondation, selon qu’elles impliquent des eaux douces ou des eaux marines. Les premières, que l’on pourrait qualifier de terrestres, peuvent se produire dans l’intérieur des terres, tandis que les inondations marines concernent le littoral.

Les origines des inondations sont multiples : Une inondation peut être causée par de fortes pluies, la fonte rapide des neiges, la crue soudaine des rivières, le bris d'un barrage, des marrées anormalement hautes produites par des vents violents ou encore des énormes vagues produites par des tremblements de terre sous-marins ou des tempêtes tropicales.

Les inondations constituent un phénomène naturel du cycle hydrologique. Elles s'avèrent nécessaires pour renouveler la fertilité du sol, car elles déposent périodiquement de nouveaux nutriments et des sédiments fins. Mais elles peuvent aussi causer la perte de vies, la destruction temporaire d'habitats sauvages et des dommages permanents aux infrastructures urbaines et rurales. Des inondations fluviales peuvent être causées par l'endommagement des barrages humains ou naturels, la fonte catastrophique de la neige ou la glace, la pluie, l'engorgement des rivières par la glace et le ruissellement excessif de l'eau de fonte au printemps.

Outre le caractère fortuit et aléatoire des catastrophes, l'analyse a montré que des vulnérabilités locales accentuent l'impact de celles-ci. Ces vulnérabilités sont géographiques (configuration du relief et pluies torrentielles), démographiques (densité de population), urbanistiques et sociales, entre autres. Une démarche volontariste et communautaire est favorisée par des gouvernements et des grandes organisations humanitaires pour atténuer l'impact physique, économique et moral des catastrophes de tous types.

Avant d’aborder les mesures préventives voyons d’abord le pourquoi de la télédétection dans la gestion des inondations. Selon le Centre Canadien de Télédétection, « La télédétection est la technique qui, par l'acquisition d'images, permet d'obtenir de l'information sur la surface de la Terre sans contact direct avec celle-ci. La télédétection englobe tout le processus qui consiste à capter et à enregistrer l'énergie d'un rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi, à traiter et à analyser l'information, pour ensuite mettre en application cette information. » Les techniques de télédétection sont utilisées pour mesurer et effectuer le suivi de la superficie de l'inondation, pour orienter les secours de façon efficace et pour fournir des évaluations quantifiables sur l'étendue des terres et des infrastructures touchées. En outre, l'incorporation des données de télédétection dans un SIG permet le calcul et l'évaluation rapides des niveaux d'eau, des dommages et des régions en danger d'inondation. Les agences de prévision d'inondations, les compagnies hydroélectriques, les organismes de conservation, les urbanistes, les organismes de secours d'urgence et les compagnies d'assurance utilisent tous ce type de données. L'identification et la cartographie des plaines alluviales, des chenaux de rivières abandonnés et des méandres sont importantes pour la planification des réseaux de transports. Tous ces éléments sont d’une importance primordiale dans la gestion des inondations comme le montre les mesures préventives et de protection.

L'entretien des cours d'eau est une nécessité pour éviter l'aggravation des inondations. Lorsque ce dernier est non domanial les propriétaires riverains sont obligés de l'entretenir. Mais les riverains se soumettent peu à cette obligation et ce sont souvent les collectivités locales qui s'y soumettent. Quand le cours d'eau est domanial, son entretien est à la charge de l'état qui doit juste maintenir le bon écoulement des eaux. Mais elle se limite au bon écoulement des eaux et en aucun cas il y a une obligation de lutte contre l'action naturelle des eaux (érosion des berges).Pour cela, on doit rétablir ou améliorer des capacités d'écoulement (entretien des berges, élimination des embâcles, curage...) 

La délimitation des zones inondables et la préservation des champs d'expansion des crues est l’une de mesure préventive des inondations. En effet, Il convient de préserver au maximum la capacité de régulation des crues en conservant le caractère inondable des zones peu ou pas urbanisées où les crues peuvent s'étendre et limiter les dégâts en zone urbaine. Toutes les constructions doivent y être interdites. Les zones de construction doivent être parfaitement délimitées et il faudra réduire la vulnérabilité des constructions déjà existantes. Mais la connaissance des zones inondables n'est jamais absolue. L'analyse des crues passées et, si besoin est, complétée par de rapides études hydrauliques et géologiques, permet de dresser une cartographie des zones susceptibles d'être inondées. Les ouvrages de protection existants (endiguements, barrages...) ne modifient pas le caractère inondable des zones protégées lors de grandes crues.

La gestion des inondations vise aussi à limiter l'imperméabilisation des sols en milieu urbain (infiltration des eaux de toitures et de ruissellement (après dépollution le cas échéant), création de noues et d'espaces verts susceptibles de servir de zone tampon). En milieu rural, des pratiques culturales plus adaptées et une gestion anticipatoire du ruissellement visant à stocker l'eau dès le haut du bassin versant, et en la freinant et l'infiltrant mieux via un réseau de talus, haies, noues, prairies et prés inondables et fossés permet de ne pas grossir les inondations en aval.

Les inondations sont les objets de modélisation en fonction de leur période de retour (crues décennales, centennales, etc). Mais la pluie restera un phénomène aléatoire, dans un contexte climatique incertain et trop complexe pour que les calculs puissent tout prévoir. Les documents d'urbanisme  doivent donc intégrer cette contrainte, le principe de prévention et précaution, et réglementer le droit à construire.

 
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