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L’impact du climat actuel et les héritages du paléoclimat sur les risques naturels au Sud-Kivu: défis, opportunités et perspectives

Auteur : AGANZE BACIYUNJUZE GLOIRE (Bureau d’Etude Géologique et Environnementale en RDC, BEGE-RDC)

Contact: gloireagha@gmail.com         

 Cet article est une synthèse d’une présentation qui a été faite en date du 20 Mars 2016 à l’hôtel Nard dans le cadre d’une conférence organisée par l’International Association for Promoting Geoethic (IAPG-DRC), Young Earth Scientist (YES-DRC) et Strong Women (DRC) pour célébrer la Journée de Science de la Terre en Afrique et au Moyen Orient (DESAME, 2016) à Bukavu.

Pour télécharger  en version PDF cet article et d’autres qui sont paru dans notre journal pour la promotion des géosciences, Le cahier du bege-rdc, Nº1, Mars 2016 cliquer sur ce lienhttp://www.lecahierdubege-rdc.e-monsite.com

Les conditions climatiques variées auxquelles sont soumises les régions montagneuses du Congo oriental et du Sud-Kivu en l’occurrence depuis quelques décennies, expliquent  l’accroissement de la vulnérabilité face aux aléas naturels auxquels est sujet la population Sud-Kivucienne compte tenu de son intense développement démographique dans la région. Ces aléas naturels sont soit du domaine géorsique ou soit des risques hydroclimatiques dans le cas précis. N’empêche de les évaluer tous dans les lignes qui suivront.

              Les transformations morphologiques anciennes et récentes du Sud-Kivu montrent l’histoire paysagère d’une région qui  par sa position géographique, a été soumises à des  nombreuses contraintes successives matérialisées par toute une série de failles (Normales, Inverses, décrochantes,...). C’est ainsi qu’on observe le déclenchement brusque des glissements de terrain, des effondrements, des éboulements et par-dessus tous, des fracturations qui expliquent la sensibilité de la région aux paramètres de changements climatiques identifiés que sont la  température,  les  précipitations et le vent.

Il sied de préciser d’entrée de jeu que le changement climatique est dû soit à des processus intrinsèques à la terre, à des influences exogènes et /ou des influences anthropogènes.

Depuis le pléistocène supérieur  (période tardi-glaciaire), pendant la période dite « Kalambo Interstadial » jusqu’à la période interglaciaire actuelle (Holocène), le climat terrestre n’a pas cessé de changer passant des oscillations froides moins marquées, vers son réchauffement global et sans équivoque. Ceci se justifie en partie par la désintégration radioactive des roches contenues dans la terre, le soleil terrestre et dans une moindre mesure le refroidissement du noyau terrestre.

Un rapport récent de l’organisation météorologique mondiale sur l’état du climat a montré l’ampleur des indicateur cohérents et interdépendants de l’évolution du climat mondial en donnant un aperçu  sur les températures régionales et nationales survenues au cours de l’année et les concentrations des gaz à effets des serres.

 Les observations ont montré que l’homme, depuis l’avènement de la révolution industrielle et son ingérence des énergies polluantes concourt aussi par certaines de ses actions au réchauffement climatique. Au Sud-Kivu, à cela  s’additionnent les CO2 et CH4 (dont l’effet de serre est 25 fois plus puissant que celui du dioxyde de carbone) contenus dans le lac Kivu.

Il en vient donc clairement que l’augmentation excessive de la température due au réchauffement climatique couplée aux coulées des laves résultant des activités volcaniques ; qui se déversent dans le lac Kivu, pourraient induire un flux d’énergie supplémentaire dans l’eau, qui risquerait de déstabiliser la stratification du lac et provoquer l’éruption des gaz, s’il y a une importante accumulation d’énergie dans les eaux profondes du lac, pour se décharger à la surface.

 Au vu de ce qui précède, il est intéressant d’évaluer et d’apprécier qualitativement, au regard des modifications des paramètres climatiques, l’impact potentiel du changement climatique sur les aléas naturels et leur l'évolution dans région du Sud-Kivu afin de mettre en place des stratégies d’adaptation en accord avec les normes requises,  en proposant des indicateurs permettant d’évaluer ce changement et  ses effets, et  d'axes d'amélioration des connaissances.

Le principal objectif d’une telle étude est d’évaluer les impacts du climat sur les risques  naturels  au  Sud-Kivu  et  de  proposer  le  cas  échéant  des   pistes de solutions  pour  leur réduction.

•   De manière plus spécifique, il est question de décrire les risques naturels  les  plus  récurrents  dans  la  région   en  expliquant  la  sensibilité  et  l’influence  des paramètres climatiques sur chaque type de phénomène à risque.

• L'intégration  de  ces  scénarios  climatiques  permet  d'apprécier,  en  fonction  de  l’état des connaissances, les relations de cause à effet sur les mécanismes des phénomènes à risques.

  Il  en  vient  ainsi  que  les  précipitations,  la  température  et  le  vent,  favorisent  chacun  à  son niveau, des dégradations de sols ou de roches avec pour conséquence directe  la provocation des  mouvements  des  masses  sous  toutes  les  formes  et  à  des diverses  échelles  (les glissements  de  terrain, les  phénomènes  d’érosion  ,des  chutes  de  pierres  et  blocs,  les éboulements, les phénomènes tassements différentiels et effondrements). A cela s’ajoute les inondations qui sont devenues quasi récurrentes pendant la période pluvieuse.

Certains des effets aggravants sur les aléas naturels, pourraient être atténués par des effets  bénéfiques  du  changement  climatique.  Il  s’agit  essentiellement  de  l'augmentation  des températures  qui,  en  favorisant  la  photosynthèse,  devraient  accroitre  la  protection  de  la végétation  sur  les  terrains  (atténuant ainsi  les phénomènes  érosifs des  sols  et  les  glissements superficiels). Mais ces avantages ne doivent pas néanmoins primer sur ses graves conséquences dans le cadre de cette thématique,

 Il  est  toutefois possible  de  globaliser  les  tendances  du  changement  climatique   en montrant l’évolution passée et  future des paramètres  climatiques. De ce fait, des mesures de remédiation et  les axes d’améliorations des connaissances dans  les  jours à venir se déclinent en :

        -  la mise en œuvre des  modèles numériques  permettant  de simuler quantitativement les aléas naturels intégrant les paramètres climatiques sur la base de scénarios futurs au Sud-Kivu .

         -  la  mise   en  place  des  réseaux  d’observations  de  suivi  à  long  terme  des  phénomènes naturels ainsi que des d’outils de modélisation adaptés au contexte du Sud-Kivu.

 Pour ce qui est de la lutte contre le changement climatique et ses consequences au sens strict du terme, nous suggérons :

- l’organisation de plusieurs  sommets sur le changement  climatique et une  campagne de sensibilisation  à outrance de l’opinion publique  sud-kivucienne. Cette sensibilisation se veut une plate-forme d’échange d’informations et de partage d’expériences sur la nécessité de la problématique en cause.

- Travailler sur des modèles innovants  qui protègent  l’environnement, le boycott des produits des industries non respectueuses aux normes  environnementales. Tout cela dans une perspective de prise de conscience.

- Nous proposons également  des slogans percutant la conscience humaine, qui amènent à réfléchir comme par exemple ce proverbe connu de tous : «  Lorsque le dernier arbre aura été abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson tué, la dernière maison ensevelie, alors on comprendra que l’argent ne se mange pas. »

-Dégazer le Lac Kivu et appliquer les processus de séquestration géologique du CO2

-Préserver le puits de carbone, procéder à la stabilisation de masse instable, cartographier les zones inondables et développer des mesures antiérosives dans le Sud-Kivu.

REFERENCE (Voir page 12)

 

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