Biodiversité

  • Problématique de la dégradation des forêts dans le Kivu (RDC)

    La région du Kivu abrite deux paysages écologiques : le paysage des Virunga qui comprend le parc national des Virunga et le paysage écologique de Maiko-Tayna-Kahuzi-Biega qui comprend le parc national de Kahuzi-Biega, le parc national de Maiko, la réserve forestière de Tayna et la réserve d'Itombwe. Ces paysages écologiques abritent une grande biodiversité avec des espèces endémiques telles que le gorille de plaine et de montagne. Cette forêt fournit de nombreux services écosystémiques à l'humanité et joue un grand rôle en tant que puits de carbone. Cependant, ces écosystèmes forestiers et leur biodiversité sont menacés par les activités humaines telles que l'agriculture sur brûlis, l'exploitation minière illégale dans la zone protégée, la production de bois de chauffage et de charbon de bois, l'exploitation forestière, etc. Ces activités conduisent à la dégradation des forêts dans cette région. La dégradation accélérée des paysages forestiers dans cette région menace l'équilibre de nombreux écosystèmes. On observe une fragmentation de l'écosystème forestier dans ce paysage et une réduction de la connectivité forestière dans le paysage écologique de la région du Kivu. Une évaluation de la tendance actuelle de la dégradation et de la perte de forêt ainsi que de leur moteur est nécessaire pour la priorisation des zones de conservation de la biodiversité. Par exemple, l'analyse spatio-temporelle du changement de la couverture forestière peut être utilisée pour identifier les zones où l'ampleur de la dégradation de la forêt est élevée. Cette information est nécessaire pour la mise en œuvre de mesures de restauration des terres forestières dégradées dans la région du Kivu.    

  • Un appel à la géoconservation en République démocratique du Congo

    La géodiversité désigne la variété des éléments géologiques et physiques de la nature, tels que les minéraux, les roches, les sols, les fossiles et les formes de relief, ainsi que les processus géologiques et géomorphologiques actifs. Avec la biodiversité, la géodiversité constitue la diversité naturelle de la planète Terre. La Convention du patrimoine mondial de l'UNESCO de 1972 a reconnu l'importance de la géodiversité dès le début de ses travaux et constitue le plus ancien instrument mondial de conservation de la géodiversité. Contrairement à la biodiversité, peu d'attention est accordée à la conservation de la géodiversité (géoconservation) en République démocratique du Congo (RDC). Ainsi, la plupart des actions de conservation de la nature en RDC sont orientées vers la conservation de la biodiversité. A ce titre, la RDC dispose d'un réseau d'aires protégées composé de 9 parcs nationaux et d'une constellation de près de 70 réserves connexes (terrains de chasse et réserves de faune) couvrant une superficie de près de 13,5% du territoire national. Cependant, à ce jour, la RDC n'a pas de Géoparc (une zone unifiée qui favorise la protection et l'utilisation du patrimoine géologique de manière durable, et promeut le bien-être économique des personnes qui y vivent). Pourtant, la géologie fait partie du "capital naturel" de la planète, le stock mondial d'actifs naturels. Ces actifs procurent de nombreux avantages à la société, souvent désignés sous le nom de "services écosystémiques". Cependant, traditionnellement, ceux-ci se sont principalement concentrés sur les services biotiques et ont sous-évalué les services abiotiques ou "services géosystémiques". Ces "services géosystémiques" sont dérivés de la géodiversité de la planète. Parmi ces services, on trouve les services de régulation, les services de soutien, les services culturels, les services d'approvisionnement et les services de connaissance qui soulignent l'importance de la géologie pour fournir des preuves de l'évolution de la planète et de ses systèmes vivants. D'où l'importance de la conservation de la géodiversité.

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